Résumé d’ouvrage : Principes élémentaires de propagande de guerre

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Anne Morelli s'appuie sur les travaux de Lord ponsonby dans son ouvrage falsehoot in wartime où il révèle les mensonges issus de la propagande pendant la première guerre mondiale. Anne Morelli actualise ces principes de propagande.

1-      Nous ne voulons pas la guerre

Les hommes de tous les pays, avant de déclarer la guerre ou au moment même d'effectuer cette déclaration, assurent solennellement qu'ils ne veulent pas la guerre. La guerre et son cortège d'horreurs sont rarement populaires. Il faut donc se présenter comme aimant la paix. En 1914, la France mobilise tout en proclamant que cette mobilisation n’est pas pour la guerre, mais le meilleur moyen d'assurer la paix. Le 19 août 1915, le chancelier allemand affirme que l'Allemagne n'a pas désiré la guerre. En 1940, Franklin Delano Roosevelt demande d'énormes crédits au Congrès pour la mise en chantier d'une armée plus vaste et mieux organisée en affirmant que c'est pour s'opposer à la guerre. Même Hitler a affirmé à plusieurs reprises que le peuple allemand ne voulait que la paix. Le 27 Août 1939, il écrit au conseil des ministres français Edouard Daladier : «  Je pensais, par ce renoncement et par cette attitude, avoir éliminé tout élément de conflit concevable entre deux peuples, qui pût conduire à une répétition de la tragédie de 1914-1918 […] Nous avons renoncé à l'Alsace - Lorraine pour éviter une nouvelle effusion de sang ».

Si tous les chefs d'Etat et de gouvernement recherchent la paix, pourquoi des guerres éclatent tout de même?

2-      Le camp adverse est le seul responsable de la guerre

Chaque camp assure avoir été contraint de déclarer la guerre pour empêcher l'autre de mettre la planète à feu et à sang. Sachant que la mobilisation simultanée de la Russie et de la France pousserait l'Allemagne à déclarer la guerre, la France mobilise et attend la déclaration de guerre allemande pour dire sa surprise sur l'agression de l'Allemagne en1914. Elle ne dit pas un mot de ses tractations avec la Russie. C’est toujours l'autre qui est présenté comme agresseur. La guerre est déclenchée par celui des antagonistes qui croit la gagner sûrement et rapidement en comptant sur la supériorité de son armement ou la rapidité de son offensive. Dans la guerre, l'ennemi, l'autre, est toujours présenté comme celui qui ne respecte pas les traités. En effet, les traités ne sont sacrés que pour сеuх qui ont intérêt en ces traités et sont des chiffons de papier pour ceux qui ont intérêt à les déchirer. Pour la France, en attaquant la Belgique en Août 1914, l’Allemagne viole la convention perpétuelle qui, depuis 1839, reconnaissait la neutralité de Belgique. Mais ce qu'elle ne dit pas, c'est que la France avait consacré la plus grande partie de ses forces pour une offensive en Belgique tandis que les anglais avaient promis à la Belgique qu'ils déploieraient leurs forces en cas de guerre avec l’Allemagne. En 1917, pour entrer dans la guerre, les Etats-Unis disent que c'est pour défendre les citoyens et les biens américains menacés par les agressions allemandes. Chaque camp présente son entrée en guerre comme une riposte à une agression. Dans la deuxième guerre mondiale, les alliés disent que c'est l'Allemagne qui a déclaré la guerre en annexant l'Autriche, la Tchécoslovaquie et la Pologne, même comme rien ne disposait la France et l'Angleterre à lui déclarer la guerre pour cela. L’Allemagne de son côté estime que ces annexions sont les réparations de l'injustice du traité de Versailles qui a fait éclater les empires allemands et de l'Autriche-Hongrie, en créant artificiellement des pays comme la Tchécoslovaquie pour affaiblir l'Allemagne. L'Allemagne affirme réagir aux violences et menaces des Anglo-Français ou de leurs protégés. Hitler affirme qu'il attaque la Pologne pour protéger les droits de la minorité allemande malmenée et torturée en Pologne. L'Allemagne affirme d'ailleurs que c'est la Pologne qui le premier a fait des attaques sur le territoire allemand. Et quand le 3 septembre 1939 la France et l’Angleterre lui déclarent la guerre, pour l'Allemagne c'est la confirmation que ces puissances sont les agresseurs. Eux les Allemands n'ont fait que résister aux attaques polonaises d'abord, à la déclaration de guerre franco-britannique ensuite. L'Allemagne affirme aussi que les Anglo-français ont décidé d'encercler leur pays avec les régimes hostiles, forçant l'Allemagne à faire la guerre pour se libérer de cet étau.

Le but de cette partie n'est pas de mettre sur le même pied les agresseurs et les agressés, mais de montrer qu’en début de guerre, il est souvent difficile de dire qui est l'agresseur.

3-      L'ennemi a le visage du diable

On ne peut haïr un groupe humain dans son ensemble, même présenté comme ennemi. Il est donc plus efficace de concentrer cette haine de l'ennemi sur le leader adverse. L'ennemi aura ainsi un visage et ce visage sera évidemment odieux. Pour affaiblir la cause adverse, il faut présenter ses chefs comme incapables et faire douter de leur fiabilité, de leur intégrité. Une méthode simple consiste à encadrer de guillemets les mots « président » ou « général » pour créer le doute sur leur légitimité. Il faut diaboliser ce leader ennemi, le présenter comme l'immonde à terrasser, le dernier des dinosaures, le fou, le barbare, criminel démoniaque, le boucher, perturbateur de la paix, l'ennemi de l'humanité, le monstre. C’est de ce monstre que viendrait tout le mal. Le but de la guerre serait de le capturer, et sa mort signifierait le retour immédiat à la civilisation et à la morale. Mais avant la guerre, ce monstre était très fréquentable. On lui rendait des visites officielles.

En 1913, le Kaiser allemand est des plus appréciés en Grande Bretagne. On le qualifie de parfait gentleman. Mais quand la guerre éclate en 1914, il est présenté en Angleterre comme un fou, un assassin et un boucher. Une lettre écrite par le kaiser appelant à tuer hommes, femmes et enfants n’a jamais trouvé d’authentification. Elle a été démentie, pourtant elle a été relayée partout en France. Quand l’Allemagne a été vaincue, la diabolisation du kaiser a tout à coup cessé. Hitler a été considéré comme un fou furieux après la défaite française de 1940. On le présente criant et s’agitant. Avant 1991, Saddam Hussein était considéré comme l’allié laïc contre l’Iran des Ayatollahs. Mais quand la guerre du golfe éclate, il est comparé à Hitler. Pareil pour Milosevic de la Yougoslavie. En 1996, il levait encore son verre avec Chirac et Clinton, lors des accords de paix à propos de la Bosnie. Mais en 1999  quand l’OTAN attaque la Yougoslavie, son président Milosevic est présenté comme effroyable, un névrosé dont les deux parents et l'oncle maternelle se sont suicidés, preuves de symptôme d'un déséquilibre mental héréditaire.

4-      C'est une cause noble que nous défendons et non des intérêts particuliers.

La guerre a généralement pour mobile la volonté de domination géopolitique, accompagnée de motivations économiques. Mais on n’avoue pas ces mobiles à l'opinion publique. Les guerres modernes ont besoin du consentement de la population. Ce consentement est facilement acquis si la population pense que  de cette guerre dépendent son honneur, sa liberté, ou sa vie, et que de cette guerre dépendent  son indépendance, et que  cette guerre est pour la défense des valeurs morales. La propagande va donc cacher certains mobiles et faire croire à d'autres.

Pour la première guerre mondiale, la France espérait être restaurée dans ses frontières du second empire. La Russie voulait l'hégémonie dans les Balkans. L’Angleterre voulait maintenir son hégémonie de première puissance coloniale et maritime et stopper l'influence de l'Allemagne sur le continent européen. L'Allemagne voulait tirer des matières premières de ses colonies, pouvoir exporter ses produits fabriqués, briser le monopole anglais des mers qui empêche ces projets, briser l'encerclement franco-anglo-russe et renforcer son unité. Les Etats-Unis espéraient faire à l'Europe des ventes et prêts rémunérateurs et entrer politiquement dans le concert des nations. Les textes officiels n’évoquent jamais ces mobiles parce que beaucoup de citoyens estimeraient qu'il ne vaut pas la peine d'aller tuer et risquer de se faire tuer pour ces motifs.

Il faut montrer à l'opinion qu'on ne se bat pas pour soi, mais pour les autres. La souffrance des sudètes, la minorité allemande de Tchécoslovaquie, donnait à l'Allemagne et l'Autriche l'occasion rêvée d'une noble cause à défendre : l'aide à une minorité opprimée, à un petit groupe injustement persécuté. La même raison a été donnée pour l'annexion de la Pologne par l'Allemagne : voler au secours de la minorité allemande de Pologne. Ces nobles motivations en cachent évidemment bien d'autres intérêts économiques et géopolitiques qui ne sont jamais officiellement évoqués. Les Etats-Unis entrent dans la deuxième guerre mondiale pour la défense de la liberté, des droits de l'homme et de la démocratie. Mais les vraies raisons sont économiques, géostratégiques et politiques. En vendant des armes sous forme de prêts-bails à l'Angleterre et la France, l'Angleterre comptait sur son empire pour fournir des matières premières aux Etats-Unis. L’Allemagne sans colonie ne pouvait pas payer. En détruisant la Yougoslavie, l'OTAN voulait détruire une économie socialiste pourtant très prospère pour imposer une économie de marché. La défense des minorités n'était qu’un prétexte. Aussi, à travers ses alliés, les Etats-Unis voulaient affirmer leur toute puissance et étendre leur influence à un pays indompté qui pourrait contaminer d’autres et les pousser à l'insoumission.

Il faut convaincre l'opinion publique qu'elle va avoir à participer à une noble cause. Il faut présenter la guerre comme un conflit entre la civilisation et la barbarie.

5-      L’ennemi provoque sciemment des atrocités ; si nous commettons bavures c'est involontairement

Les récits des atrocités commises par l'ennemi constituent un élément essentiel de propagande de guerre. La guerre a certes son lot d'atrocités : assassinats, vols à main armée, incendies, pillages, viols.... Mais la propagande montre que seul l'ennemi pratique ces atrocités alors que notre armée est au service de la population, même de la population ennemie. L`armée ennemie est présentée comme le symbole même de la criminalité, composée essentiellement de brigands sans foi ni loi. Pendant la première guerre mondiale, l'Allemagne a diffusé la rumeur selon laquelle un hôpital aurait été réservé aux soldats allemands qui avaient eu les yeux arrachés en Belgique. L’Allemagne avait aussi fait savoir qu’un médecin et deux officiers français avaient contaminé un puits à Metz avec des bacilles de la peste et du choléra. Une autre rumeur allemande disait que des prêtres belges avaient caché une mitrailleuse derrière leur autel, auraient fusillé des soldats allemands et coupé leurs doigts pour faire des colliers.

Du côté des alliés, des rumeurs circulaient sur le fait que les soldats allemands coupent les mains des enfants belges. Celle rumeur infondée, comme d'ailleurs celles de l'Allemagne crée une psychose. Les Etats-Unis s'y basent pour justifier leur entrée dans la guerre. Des campagnes de collectes de vêtements et de nourriture sont organisées pour secourir les pauvres enfants belges aux mains coupées victimes de l'agression allemande. Après la guerre, des recherches ont montré qu'il n'y avait aucun pauvre enfant belge à la main coupée. On affirmait dans la propagande que l'Allemagne mutilait les infirmières, utilisait les corps des prisonniers pour faire des lubrifiants, enterrait vivant les mineurs, coupait la langue des prisonniers, bombardait sciemment les hôpitaux.

Les atrocités réelles de la guerre étaient pourtant assez cruelles, mais il fallait y ajouter certains détails pour faire croire que la guerre opposait un peuple de bandits et un peuple en quête d'actions généreuses.

Des atrocités réelles ont eu lieu comme le bombardement des alliés sur Karlsruhe le 26 juin 1916 qui tua sur le coup 26 femmes et 154 enfants qui suivaient la procession de la Fête-Dieu. Des soldats français qui avaient reçu l'ordre en 1915 d'exterminer tous les prisonniers allemands en Artois, en Champagne. En plus de présenter l'ennemi comme un monstre, on montre que si on fait le mal, c'est innocemment, tandis l'ennemi le fait volontairement. Le mal que nous faisons est une bavure, ce sont des dommages collatéraux. Les bombardements occidentaux en Irak et en Yougoslavie qui ont fait des milliers de morts ne sont pas présentés à l'opinion. Et quand ces bombardements s'imposent à l'opinion, ils sont qualifiés de bavures, de dommages collatéraux. Quand les occidentaux deviennent incapables de contourner leurs crimes sur les civils en Yougoslavie, ils accusent le président Milosevic d'utiliser les civils comme bouclier humain. Au lieu d’utiliser le terme bombardement qui laisse entrevoir les atrocités et la mort, les occidentaux utilisent le terme « frappes » pour atténuer la réalité dans la conscience de l'opinion.

6-      L'ennemi utilise des armes non autorisées

Les camps considèrent la guerre comme un jeu dont ils respectent les règles, tandis que leurs ennemis ne respectent pas ces règles. La victoire dépend de la stratégie des généraux, de la motivation et du courage des participants, mais aussi et surtout de la supériorité de l'armement. C’est souvent de la supériorité technologique que dépend la victoire. Pour celui qui ne possède pas encore l'arme nouvelle de l’ennemi, la tentation est forte d’affirmer qu'il n'est pas loyal de s’en servir. Des attaques surprises de l'ennemi sont qualifiées de lâcheté, tandis que les nôtres sont considérées comme stratégiques. Quand on fait beaucoup de victimes chez l'ennemi, on l'accuse de pratiquer le bouclier humain consistant à protéger ses militaires derrière des civils. Toutes les armes ont été considérées par les perdants comme indignes d'une guerre, parce que possédées uniquement par l'ennemi. Pendant la première guerre mondiale, l'Allemagne utilise la première les gaz asphyxiants. Les alliés s'en indignent à l'utilisation de ce gaz, tout en menant des recherches pour maitriser la fabrication de ce gaz. Pendant la première guerre mondiale,  l'Allemagne passe maitre dans l'utilisation des sous- marins. Les alliés considèrent le sous-marin comme l'arme malhonnête, celle de la piraterie barbare. En 1915, un paquebot américain disposant des armes a à son bord 1200 civils. L'Allemagne est au courant de la supercherie et son sous-marin coule le  paquebot, ce qui fait couler beaucoup d’encre sur les armes non conventionnelles utilisées par l’Allemagne. A la fin de la guerre, les alliés signent les accords régulant l'usage du gaz asphyxiant où l'Allemagne avait excellé. Aussi, ils précisent qu'un sous-marin ne peut détruire un  navire de commerce qu’après avoir mis en sécurité les passagers et l'équipage.

Hitler lui-même avant la deuxième guerre mondiale prétendait vouloir éliminer l'usage des armes et méthodes de guerre inhumaines. Les nations possédant l'arme nucléaire multiplient des traités de non-prolifération et limitent l'accès des autres à cette arme. Les pays qui ne se soumettent pas à la volonté américaine sont accusés de posséder des armes à destruction massive. En 1989, la Yougoslavie accuse l'OTAN d'utiliser les bombes à uranium appauvri et à fragmentation, ce qui plus tard sera reconnu vrai. Des jeunes yougoslaves montraient les poings aux avions de l'OTAN venus les bombarder et demandaient aux pilotes de descendre de l'avion pour venir se battre s’ils sont des hommes. Pour eux, les soldats de l'OTAN étaient des lâches pour se cacher dans leurs avions et les bombarder.

7-      Nous subissons très peu de pertes. Les pertes de l’ennemi sont énormes

Les êtres humains préfèrent plus adhérer à des causes victorieuses, avec quelques exceptions. En cas de guerre, l'opinion publique adhère surtout à celui qui a la supériorité. Il faut donc cacher nos pertes et exagérer celles de l'ennemi. Un mois après le début de la première guerre mondiale, les pertes françaises étaient à environ 313.000 tués.  Mais l'état-major français n’a pas avoué la perte d'un seul cheval, pour ne pas saper le moral des troupes. L'opinion publique ferait pression pour une paix honorable si elle apprenait cette hécatombe. Aussi, il faut faire croire à l’opinion que la guerre ne coûte pas. Au lieu du coût financier qu'exige une guerre, on parlera plutôt des avantages économiques de la guerre pour le pays. Après le conflit, les performances économiques exploseront. Le pays retrouvera plus de dynamisme et de prospérité, l'adversaire devra payer. En 1999 l'OTAN annonçait à 120 de nombre de tanks yougoslaves détruits. Mais en juin de la même année, le rapport du Pentagone des Etats-Unis évaluait à 14 et non 120 le nombre de tanks yougoslaves effectivement détruits. Le commandement général yougoslave de son côté annonçait en dizaines d'avions, hélicoptères et drones, en centaines de missiles Cruise le nombre des pertes de l'OTAN.

8-      Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause

La propagande, comme toute forme de publicité, se base sur l'émotion. Elle permet de mobiliser en permanence l'opinion publique. Pour cela, il faut s’adresser soit aux professionnels de la publicité, soit s'adresser à des artistes et intellectuels qui créent l'émotion par leur travail. Les artistes et intellectuels des différents camps sont souvent mis à contribution pour soutenir l'effort de mobilisation des consciences. Lors de la première guerre mondiale, pierre Loti, officier de marine, écrivain renommé et membre de l'académie française décrivait les prisonniers allemands comme ayant l'air goujat, la laideur lourde, bête et incurable. En février 1915, sous la plume d'un intellectuel, on lisant la prière d'une fillette belge avec les mains coupées qui maudissait les soldats allemands ayant coupé ses mains. Quand on sait que ces enfants belges aux mains coupées n'ont jamais existé. Des poètes s’en sont inspirés pour rédiger leurs textes et montrer la monstruosité allemande. Plusieurs chansons ont été composées par les artistes pour condamner le fait que les soldats allemands coupent les mains des enfants belges.

Du côté allemand, 93 des plus grands noms de l'intelligentsia allemande publièrent le manifeste des 93 en octobre 1914 appelé « Appel au monde civilisé » où ils montrent que l’Allemagne n'a jamais voulu la guerre et qu’elle a tout fait pour l'éviter, elle ne commet pas d'atrocités et que ce sont les civils belges qui tirent sur les soldats allemands, que l'Allemagne respecte les lois de la guerre et les droits de l'homme, que l'Allemagne est un peuple civilisé, le vrai protecteur de la civilisation européenne contrairement aux Anglo-français qui s'allient aux russes et aux serbes et excitent des Mongols et Nègres contre la race blanche. A ce  manifeste des 93, les alliés réagissent et rédigent de nombreuses pétitions signées par les plus grands noms de la science, de l'université, de la plume et des arts. Les intellectuels français rédigent le manifeste des cent avec des noms connus comme Anatole France, André Gide ou Camille Flammarion. Des historiens français comme Charles Seignobos et Ernest Lavisse, des hommes de lettres, des musiciens, des peintres, des dessinateurs, des réalisateurs de cinéma s’engagent dans cette propagande. Pendant la guerre froide, les bandes dessinées vont jouer un grand rôle pour vanter son camp et discréditer l'autre. La guerre de Yougoslavie a vu aussi la mobilisation des artistes et intellectuels à la télévision occidentale, chargée de créer le consensus autour de l'OTAN et amener l'opinion à condamner la Yougoslavie qui était pourtant l'agressée.