Déclaration de la LIMARA sur la situation de l’UPC dite "gouvernementale"

Blog Single
Déclaration no 0007 du 23 Juillet 2025

Depuis la convocation du corps électoral en vue de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 et l’ouverture des candidatures par ELECAM, l’Union des Populations du Cameroun (UPC) a vu trois dossiers de candidature déposés en son nom : ceux de M. Bahebeck Jean, M. Yamb Ntimba Dominique, et M. Abdouraman Hamadou Baba. Ce triste spectacle de division, que certains ont qualifié avec ironie de « spécialité de la maison », vient une fois de plus confirmer la perte de repères de ce qui fut autrefois le fer de lance de la lutte de libération nationale.

La LIMARA (Ligue des Masses pour la Renaissance Africaine), héritière assumée du combat des martyrs nationalistes, se sent dans l’obligation historique de procéder à des clarifications. Nous devons cela à nos héros tombés, morts de froid, de faim, pourchassés par la haine coloniale et sacrifiés pour que le Cameroun obtienne le semblant d’indépendance dont il jouit aujourd’hui.

Il est impératif de le dire avec force : l’UPC actuelle, dite "gouvernementale", n’est pas le parti historique fondé par Ruben Um Nyobè, Félix-Roland Moumié, Ernest Ouandié, et leurs camarades. Elle en est l’antithèse. Le peuple camerounais doit en être pleinement conscient.

En 1990, au moment de la réouverture du multipartisme, la véritable UPC, réhabilitée, ne juge pas utile de redéposer ses dossiers, considérant que sa légalité était déjà acquise. Ce fut une erreur stratégique majeure. Tous les anciens partis, même existants avant l’instauration du parti unique en 1966, étaient tenus de se soumettre à cette formalité. Seul le RDPC, héritier du parti unique, était exempté de cette exigence.

Profitant de cette faille, des individus, parmi lesquels Frédéric Kodock, déposèrent frauduleusement les documents d’un parti nommé UPC, s’appropriant le sigle et détournant l’héritage. La véritable UPC tenta de régulariser sa situation, mais le sigle lui avait été volé. Depuis lors, elle engage un combat juridique long et pénible pour retrouver sa légitimité.

Déjà en 1974, en pleine clandestinité, les militants upécistes avaient fondé le MANIDEM (Manifeste national pour l' instauration de la démocratie) pour poursuivre la lutte. Mais à nouveau, dans les années 1990, le manque de stratégie et la manipulation politique permirent à d'autres d’enregistrer un nouveau parti sous cette même dénomination MANIDEM, mais avec la signification différente (Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie), précipitant l’UPC historique – aujourd’hui représentée sous l’appellation UPC-MANIDEM – dans une marginalisation politique quasi totale. Le parti crée MANIDEM est légalisé en 1995.

Dès sa naissance, l’UPC de Kodock s’est rangée derrière le régime néocolonial de Paul Biya, qu’elle a soutenu sans relâche jusqu’à aujourd’hui. Les divisions qui la traversent ne sont que luttes d’égos et de positionnements personnels au sein du système, et non débats d’idées ou divergences stratégiques au service du peuple.

La LIMARA tient à le déclarer sans ambiguïté : le groupement qui présente aujourd’hui trois candidats à l’élection présidentielle sous l’étiquette UPC n’est ni le parti historique, ni l’héritier du nationalisme camerounais. Revêtir la tenue nationaliste ne suffit pas à incarner l’esprit nationaliste. Cette entité n’a été créée que pour une seule mission : détruire le mouvement de libération du Cameroun.

À ce titre, la LIMARA réaffirme sa fidélité à l’UPC historique, celle qui reste fidèle à la ligne révolutionnaire, anti-impérialiste et panafricaniste. Nous appelons le peuple camerounais à faire preuve de lucidité historique et à ne pas confondre le vêtement avec la conviction, l’apparence avec l’essence, le nom avec la mission.

Hommage à nos martyrs.

Vérité, Justice, Renaissance.

Pour la LIMARA,
Le Président Yemele Fometio