Déclaration de la LIMARA sur le rejet des candidatures multiples par un même parti politique
Déclaration No 0008 du 30 juillet 2025
La Ligue des Masses pour la Renaissance Africaine (LIMARA) a suivi avec une grande attention l’actualité politique liée au rejet par ELECAM de plusieurs candidatures pour l’élection présidentielle camerounaise du 12 octobre 2025. Si certains motifs de rejet, tels que l’absence de caution, le non-respect de l’âge requis ou encore le défaut de 300 signatures pour les candidats indépendants, peuvent être considérés comme légitimes et conformes à la loi, le motif de la présentation de plusieurs candidatures par un même parti politique suscite une profonde inquiétude.
1- Un motif de rejet problématique
Ce cas concerne notamment des partis tels que le MANIDEM (avec les candidatures de Maurice Kamto et Dieudonné Yebga) et l’UPC (avec celles de Yamb Ntimba, Abdouraman Hamadou Baba et Jean Bahebeck).
Au lieu d’effectuer un travail approfondi d’analyse des dossiers afin de déterminer quelle candidature était légitime, ELECAM a choisi de rejeter en bloc toutes les candidatures concernées. Cette attitude, qui peut être perçue comme paresseuse ou volontairement partiale, fragilise la confiance des citoyens dans le processus électoral.
2- L’appel au Conseil Constitutionnel
La LIMARA rappelle que le Conseil Constitutionnel est l’instance chargée de trancher les recours électoraux. Ce Conseil, dont les membres sont rémunérés par la République pour assurer l’impartialité du processus, doit aller au-delà d’une lecture superficielle des textes :
Il doit vérifier, parmi les candidats en conflit, lequel est légitimement désigné par le parti politique, en s’appuyant sur les statuts et les représentants légaux dûment reconnus par le Ministère de l’Administration Territoriale (MINAT).
Il doit rejeter uniquement les dossiers non éligibles et remettre en lice les candidats légitimes.
Maintenir la logique injuste et expéditive d’ELECAM reviendrait à ouvrir la porte à des manipulations graves. Une telle dérive compromettrait la tenue même d’élections libres et transparentes au Cameroun.
3- Une exigence de justice et d’impartialité
La LIMARA se joint à la voix des candidats retenus, notamment Issa Tchiroma et Tomaino Dam Njoya, ainsi qu’à celles de millions de Camerounais, pour affirmer qu’ELECAM a commis une injustice. Le Conseil Constitutionnel doit corriger cette faute afin de garantir le droit fondamental de tous les Camerounais à se porter candidat à la gestion des affaires de la nation.
4- Un appel aux forces politiques et citoyennes
La LIMARA invite l’ensemble des forces politiques et de la société civile à se prononcer publiquement sur cette injustice.
On peut ne pas partager les idées d’un leader politique ou d’un parti, mais il est de notre devoir commun de défendre ceux qui subissent l’arbitraire. Le silence des acteurs politiques ne fait que renforcer les abus du régime en place.
Nous rappelons que :
Hier, beaucoup se sont tus lorsque le MINAT refusait de délivrer des récépissés à des partis comme l’UPC-MANIDEM ou la LIMARA.
Beaucoup se sont tus lorsque le ministre Atanga Nji imposait des dirigeants à la tête de partis tels que le MANIDEM, l’UPC ou tentait de le faire au CPP.
Aujourd’hui, ELECAM va plus loin en rejetant sans discernement les dossiers de candidature de partis ayant présenté plusieurs candidats.
5- La responsabilité des acteurs politiques
Il est temps que ceux qui aspirent à diriger le Cameroun sortent de leur réserve. Ils doivent prendre position publiquement, par des déclarations fermes, face aux dérives constatées.
Car au final, c’est notre silence collectif qui légitime et perpétue les injustices du régime.
La LIMARA exige un examen minutieux et impartial des dossiers de recours par le Conseil Constitutionnel. Seule une telle démarche permettra de restaurer la confiance du peuple camerounais dans le processus électoral et de garantir la liberté de choix, fondement de toute démocratie véritable.
Fait à Douala, le 30 juillet 2025
Pour la LIMARA
Le Président Yemele Fometio




