Hymne de l’Allemagne : La vision de grandeur d’un peuple
À la fin du 19e siècle l'Allemagne domine toute l'Europe. Elle est le principal protagoniste de la Première Guerre mondiale. Une coalition de pays s’est réunie pour pouvoir la battre avec ses alliés. Battue et détruite en 1918 à la fin de la première guerre mondiale, obligée de supporter les impositions du traité de Versailles, l'Allemagne en 1939, soit 21 ans après affronte une nouvelle coalition de puissances mondiales avec ses alliés. En quelques temps, elle a battu toute l'Europe. L'Angleterre qui lui résiste ne supporte que grâce à la loi du prêts-bails qui lui permet d’utiliser le matériel de guerre des Etats-Unis d’Amérique. Une fois de plus battue et détruite, divisée est partagée entre les vainqueurs, elle se relève rapidement et est actuellement la première puissance économique européenne et une des grandes puissances mondiales.
La grande capacité du peuple allemand à affronter les difficultés extrêmes et à se relever très vite de ses périls se trouve dans son hymne national qui est son chant de ralliement, son cri de victoire, son appel à l'Union. L’hymne national et la devise expriment la vision globale d’un peuple. Ce à quoi la Nation veut que ses enfants ressemblent, le chemin parcouru et les défis affrontés et surmontés. La grandeur de l’Allemagne est aussi façonnée par son hymne, sans bien sûr sous-estimer le poids des leaders qui est le plus déterminant chez un peuple. Le travail des leaders est facilité par l’hymne national qui prépare le terrain par un sérieux travail de consciences.
Quand nous étudions l’hymne de l’Allemagne, il exprime sans cesse la vision de grandeur de ce peuple. Précisons que nous étudions ici la version longue. L’hymne que le pays a adopté actuellement est la troisième strophe. L’hymne commence par : « Allemagne, Allemagne au-dessus de tout, au-dessus de tout au monde ». Le jeune allemand qui, depuis qu’il est bébé suit et récite ces mots sait que son pays est au-dessus de tout au monde. Il n’est pas porté à se soumettre à un peuple puisqu’il sait que son pays étant au-dessus de tout, lui-même allemand est au-dessus de tout. Par orgueil, il ne peut pas laisser un peuple étranger le dominer, puisque son pays est dessus de tout, donc de ce peuple étranger. L’hymne se poursuit par : « Constamment pour sa protection et sa défense, faisons-le en frère, avec le cœur et les mains ». Ces paroles appellent les Allemands à défendre leur pays s’il est attaqué, et de ne pas le faire individuellement, mais en frère. Le cœur évoqué ici fait allusion à la détermination, et si possible demande de ne pas réfléchir. Le cœur ne laisse pas trop de place à la réflexion. Donc si l’Allemagne est attaquée, les allemands doivent se battre avec le cœur, ils doivent donc tout braver pour la défense de leur pays. Ils le font aussi avec les mains, en luttant pour sa défense et en travaillant pour cette défense. L’hymne se poursuit par : « Femmes allemandes, fidélité allemande, vin allemand et les musiques allemandes doivent raisonner au monde avec leur beauté ancienne. » Les allemands savent que ce qu’ils produisent est supérieure et doit raisonner au monde, doit dominer sur le monde. Ce qui fait d’eux des producteurs. Ces paroles interpellent aussi les allemands à consommer leurs produits, à cultiver un sur amour pour leur culture et ce qu’ils produisent. Ils savent apprécier ce qu’ils possèdent. Pour eux, la femme allemande, exprimée par sa beauté, doit raisonner à travers la planète. Une telle logique est nécessaire pour notre Grande Révolution Panafricaine. La beauté de la femme africaine, la musique africaine et la virilité africaine doivent raisonner à travers le monde. Beaucoup me reprocheront peut-être de chercher une confrontation culturelle au moment où le monde avance vers une entente de cultures. En tant qu’ingénieur du génie culturel qui a maitrisé les textes de l’UNESCO sur l’entente des cultures, je suis plus porté à défendre cette entente. Mais au fond, il n’y a jamais eu entente des cultures. L’Europe demande l’entente des cultures parce que la sienne domine et écrase les autres. Si sa culture se sent menacée, elle foulera au pied cette entente de culture. En revenant sur l’hymne de l’Allemagne dans le façonnement de sa grandeur, le peuple allemand, de par son hymne, est porté à s’unir et à défendre le pays et ses valeurs. De par leur hymne, les allemands sont prêts à payer tous les prix qui s’imposent pour cela. D’ailleurs ils précisent dans leur hymne que ceci leur porte à agir avec noblesse durant toute leur vie, et que la Patrie allemande fleurisse de ce bonheur. L’hymne de l’Allemagne n’est pas le seul cas.
L’hymne de la France suit la même logique. Elle plonge le citoyen français au cœur de sa révolution de 1789. C’est un hymne particulièrement violent : « Que nos ennemis expirant voient ton triomphe et notre gloire. », « Qu’un sang impur abreuve nos sillons », « Ils viennent jusque dans nos bras égorger nos fils et nos compagnes ». L’hymne appelle alors à la guerre, à la bataille pour le pays : « Aux armes citoyens, formez vos bataillons, marchons, marchons, qu’un sang impur abreuve nos sillons ». Le français qui récite ces paroles toute sa vie est portée à lutter pour défendre son pays. Il est plus porté à prendre les armes pour le faire : « Tremblez vos projets parricides vont enfin recevoir leur prix. »
Celui des États-Unis revient sur sa guerre d'indépendance : « Et l’éclat rouge des fusées, les bombes exposants dans les airs, prouvaient tout au long de la nuit que notre drapeau était toujours là ». L’hymne s’appuie sur des termes forts comme la « terre de la liberté » et « la Patrie des braves ». Ces termes poussent le peuple au courage, à la bravoure, à surmonter les obstacles qui se présentent à lui avec bravoure, comme l’a fait les héros de l’indépendance. Le retour à l’évènement le plus déterminant de la Nation où on a lutté victorieusement n’est pas fortuit. Il rappelle sans cesse au peuple les efforts que les prédécesseurs ont fait pour bâtir la Nation afin qu’ils fassent autant dans les moments difficiles de la Nation. L’Hymne célèbre d’ailleurs la victoire du peuple sur ses ennemis : « Sur nos côtes, cachées par les brumes épaisses, où les orgueilleuses armées ennemis reposent dans un silence de mort ».
L’hymne de la Chine suit la même logique et revient sur sa révolution : « C’est avec notre chair que nous bâtirons la nouvelle muraille », « debout les gens qui ne veulent plus être esclaves », « Chacun doit pousser un dernier cri, nous qui ne faisons qu’un, marchons, bravons les tirs ennemis, marchons ». Dans celui de la Russie nous écoutons « Notre fidélité à la Patrie nous rend forts ». Dans celui de l’URSS, on écoute : « A travers l’orage rayonnait le soleil de la liberté, et le grand Lénine a éclairé notre voie. Il a élevé le peuple pour la cause juste, et nous a inspiré le travail et les exploits ». Dans celui du Vietnam, nous écoutons : « Le chemin de la gloire se pave de cadavres ennemis. Triomphant des difficultés, ensemble nous posons les bases de notre résistance », « soldats vietnamiens avançons. » Celui de l’Algérie est encore très expressif. Le peuple indexe son ennemi et le combat : « Que nous nous sommes dressés pour la vie et la mort », « pour notre indépendance nous sommes entrés en guerre », « Nul ne prêtant attention à nos revendications, nous les avons scandés au rythme des canons, et martelées à la cadence des mitrailleuses », « O France, le temps des palabres est révolu… Prépares-toi, voici notre réponse. Le verdict, notre révolution le rendra » ; « nos dépouilles seront la rançon de notre gloire… et nos vies celle de notre immortalité », « écrivez-le avec le sang des martyrs, et enseignez-le aux générations à venir… Car nous avons décidé que l’Algérie vivra ».
Ce que je veux signifier en prenant tous ces exemples c’est que l'hymne national façonne la conscience d'un peuple. C'est le chant le plus récité, la musique la plus chantée. Le citoyen le chante depuis son plus petit âge jusqu’à sa mort. Son choix doit donc être minutieux. Revenant sur le cas de l'Allemagne, elle commence avec les paroles « Allemagne, Allemagne au-dessus de tout, au-dessus le tout au monde ». Les allemands qui écoutent chaque jour savent que leur pays est au-dessus de tout au monde. Dans notre Grande Révolution Panafricaine, notre hymne doit suivre la même logique, si nous ne voulons pas courir le risque de voir tous nos efforts bafoués par les générations qui viendront après nous. Ils doivent savoir les obstacles que nous surmontons pour notre Grande Révolution Panafricaine.