Résumé de l’ouvrage : ABC DEMOCRATIE LA LUTTE CONTINUE… CONTINUE… CONTINUE… Vol 1

Blog Single

I-                   Opposition: Les causes de l’échec

Voici bientôt une décennie que le peuple camerounais a relancé sa lutte héroïque pour obtenir plus de liberté et de bien-être. Malgré les sacrifices (400 morts en 1991, des milliers de mutilés, des entreprises et des vies détruites), force est de constater que nous n'avons pas toujours atteint l'objectif. On a l'impression d'avoir reculé. Le pouvoir dictatorial s’est renforcé alors que les combattants semblent découragés, désorientés, démobilisés. Les conditions de vie de la majorité des Camerounais se sont détériorées.

La lutte populaire pour la démocratie a été relancée au début des années 1990 par l'arrestation de Yondo Black, Anicet Ekane et leurs amis, accusés d'avoir voulu créer un mouvement national pour la démocratie. L’arrestation des promoteurs n'a pas permis au mouvement de voir le jour, mais l'adhésion de la société civile à leur idée a créé un raz de marée qui a changé la face du Cameroun. Dans la foulée, le Social Democratic Front (SDF) se crée à Bamenda. Le pouvoir réagit férocement et fait tuer six manifestants, mais il ne parvient pas à arrêter le mouvement vers la démocratisation. En décembre 1990, il promulgue de nouvelles lois sur la liberté publique.

Entre temps, en novembre 1990, les combattants de la liberté mettent sur pied la Coordination Nationale des Partis d’Opposition et Associations ayant pour objectif une Conférence Nationale Souveraine. La coordination demande au peuple de s'engager dans huit mois de lutte héroïque baptisée « les villes mortes ». Les camerounais acceptent le sacrifice, mais n'obtiennent rien. Ni la Conférence Nationale Souveraine, ni le bilan de 30 ans de gestion de l'UNC-RDPC, ni les institutions nouvelles consensuelles, ni un gouvernement de transition. Le régime n'a pas reculé d’un seul pouce.

La clarification s’opère dès 1991

Trahison 1 : En Juillet 1991, le pouvoir dissout les associations membres de la Coordination avec la complicité passive ou active des partis de l’opposition, mettant fin à l'unité des forces se réclamant de la démocratie.

Trahison 2 : En septembre 1991, au lieu de la Conférence Nationale Souveraine, le pouvoir propose la tripartite. Presque tous les partis politiques y participent : UPC de Kodock-Dika, UNDP, UDC, SDF. La tripartite n'apporte aucun résultat et l'opposition en sort affaiblie et divisée entre ceux qui ont participé à la mascarade de la tripartite et ceux qui n'ont pas participé. En mars 1992, le régime qui a repris l'haleine organise les premières élections législatives sous le multipartisme retrouvé. L’opposition qui participe aux élections remporte la majorité des sièges (UNDP - 68, UPC - 15, MDR - 6). Mais leurs chefs ne parviennent pas à s'entendre pour contrôler l'Assemblée Nationale.

Trahison 3 : Le MDR, l'UPC et une fraction dissidente de l'UNDP entre au gouvernement. Ceux qui n'entrent pas au gouvernement ne contestent plus sérieusement le gouvernement au parlement. Le peuple qui a voté majoritairement pour l'opposition se sent trahi et soutien ceux qui ont boycotté les élections législatives.

En octobre 1992, Paul Biya organise les élections présidentielles. L'union Pour le Changement est créée regroupant divers partis politiques, associations et personnalités. Son but est de gagner les élections présidentielles, convoquer la Conférence Nationale Souveraine, mettre en place de nouvelles institutions et convoquer de nouvelles élections dans deux ans. Le peuple adhère à cette logique et vote massivement pour John Fru Ndi, le candidat de l'Union Pour le Changement, mais Paul Biya se déclare vainqueur.

Trahison 4 : Les partis membres de l'union ne s’entendent pas sur les modalités de la lutte pour la victoire volée. L'union finit par éclater. Le peuple est assommé par la fourberie du RDPC et l’incapacité de l’opposition à lui tenir tête. Aidé par l'UPC, l'ANDP, le MDR et le PNP, Paul Biya s’installe confortablement dans son siège présidentiel. L’opposition entre en hibernation

La dérive de l'opposition se généralise

En 1996, Paul Biya organise les élections municipales. L'opposition va en rangs dispersés. Grace à sa fraude, le RDPC remporte une victoire écrasante de 208 mairies sur 336.

Trahison 5 : Aucun parti ne parle plus de Conférence Nationale Souveraine, du bilan de 30 ans de gestions gabégique, ni de la société civile muselée, des morts de 1990 - 1991. Chacun pense à gagner plus de sièges lors des élections organisées par Paul Biya. Le SDF se considère comme grand parti et devient orgueilleux. Une division se fait entre ceux qui se considèrent comme grands partis et ceux qu’ils qualifient de petits partis. Le peuple demande une candidature unique de l'opposition contre Paul Biya. Mais le S.D.F. sabote la dynamique unitaire initiée par Samuel Eboua.

Les espoirs déçus d’un leadership malvoyant

En 1997, Paul Biya organise les élections législatives. Les efforts pour faire une liste unique de l'opposition dans toutes les circonscriptions électorales échouent par les actions de ceux qui se considèrent comme les grands partis. Ces partis se voient victorieux, avec des postes ministériels en plus. Des notables du RDPC du jour au lendemain deviennent des candidats du SDF pour être députés. Ceux qui se considèrent comme grands partis tentent d’absorber ceux qu'ils considèrent comme petits partis. Mais aux élections, le RDPC grace à sa fraude obtient 116 sièges sur 180. Le SDF a 43 sièges, l'UNDP a 12 tandis que l'UDC a 5 sièges. La désillusion est grande. L'opposition parle de boycott du parlement, de lutte armée. Le peuple jubile.

Trahison 6 : Les députés de l'opposition, pour le boycott du parlement, refusent de démissionner du parlement. Beaucoup ont payé pour être candidats et demandent à être remboursés.

Trahison 7 : Mbah Ndam, le président du groupe SDF au parlement et ses troupes se désolidarisent des autres partis de l'opposition parlementaire et votent comme président de l’Assemblée Nationale Cavaye Djibril du RDPC. Ceux qui avaient promis mener la lutte contre le RDPC au parlement déchantent. Le front parlementaire est mort-né. L'UNDP, pour rallier le peuple toujours opposé à toutes les initiatives de Biya, annonce le boycott de l'élection présidentielle. Le SDF et l'UDC le suivent dans celle logique : c'est le front du boycott qu'ils appellent boycott actif. Ceux qui refusent le boycott sont accusés de faire le jeu de Biya. C’est le règne de la pensée unique. Paul Biya insiste et organise les élections présidentielles comme prévu, et gagne avec 92% des suffrages exprimés. Il annonce vouloir diriger avec tout le monde. Il faut satisfaire tous ses tricheurs et laisser quelques place au PME (Petits et Moyens Ensembles) / PMI (Petites et Moyennes Initiatives) de l'opposition. Il s'agit de ceux qui se considèrent comme les grands partis de l'opposition. Pour satisfaire tout le monde, il crée de nouveaux postes ministériels.

Le RDPC boude l’UDC qu'il considère comme un parti départemental et ouvre les négociations avec le SDF el l’UNDP pour leur entrée au gouvernement. Mais les tractations du SDF sont dévoilées au public. Seul l'UNDP fait aboutir ses tractations et obtient trois postes ministériels. Les autres partis du front du boycott qui n'ont pas pu négocier leur entrée au gouvernement se contentent d’affirmer au peuple qu’ils n’ont aucune intention d’entrer au gouvernement. Mais le peuple ne les croit plus. Confier la lutte pour la démocratie aux partis d'opposition a sûrement été une erreur fatale.

Aujourd’hui, on a du mal à distinguer les ministres, maires ou députés de l'opposition de leurs homologues du RDPC. C’est la même mauvaise gestion, les mêmes malversations financières. L’opposition des anciens RDPCistes (SDF, UNDP, UDC...) renforcent plutôt le RDPC et le rendent plus aptes à affronter la véritable opposition. Nous avons pu nous laisser tromper par cette opposition des anciens RDPCistes aussi longtemps parce qu'il nous manquait l'éducation politique nécessaire pour distinguer la bonne graine de l’ivraie.

Du manque d’éducation politique au sein des masses

L’absence ou le niveau très bas d’éducation politique au sein des masses a été une des causes principales de nos erreurs passées. Les ignorants portent toujours le fardeau. Quand les masses sont sans culture politique, elles deviennent la proie facile des aventuriers politiques. On commence par les diviser en créant des partis ethniques ou linguistiques. C’est ainsi que 150 partis politiques ont poussé comme des champignons dans le pays. Les chantres de la cause bamíléké, les fondamentalistes anglophones, les partisans du droit des minorités sawa, les ayatollahs du grand grand nord, les sultans du noun, les sauveurs du peuple kirdi... investissent en politique dans le seul but d'arriver à la mangeoire. Une fois dans la mangeoire, le « leader » oublie son village et rejoint sa véritable tribu, celle du ventre. Le plus grand indicateur de la fourbenie de nos politiques est l'absence au sein de leurs partis de programmes de formation politique pour les cadres et militants de base. On ne peut pas mener une révolution démocratique sans former les militants et les cadres de son organisation. L’établissement de la démocratie implique un changement des mentalités et des comportements. Ce changement requiert une action soutenue de conscientisation et de formation. On reconnait donc une organisation sérieuse par l'importance qu’elle accorde à la formation de ses militants. Inversement, un parti qui ne forme pas politiquement ses membres n'est qu'une organisation qui entend se jouer de l'ignorance des masses pour se hisser à la mangeoire. Ils scandent le « Biya doit partir ». Biya de son coté se maintient au pouvoir grace à un réseau d'administrateurs civils formés à ľENAM (Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature), à un corps d'officiers formés à l'EMIA (Ecole Militaire Inter-armées) et à des commissaires formés à l’école de police. Et on entend le chasser avec des gens qui refusent de penser. Il n'y a pas de révolution sans théorie révolutionnaire. Si nous voulons réussir notre révolution démocratique, nous devons élever notre degré de culture politique en nous éduquant.  Nous payons aujourd’hui le prix de notre paresse intellectuelle.

Que faire ?

Pour aborder le futur avec confiance et efficacité, nous devons tirer toutes les leçons de notre expérience. Notre histoire nous apprend que chaque fois que nous avons pu construire un vaste mouvement, nous avons fait des progrès significatifs. Mais chaque fois que nous avons confié la direction de la lutte à des partis politiques (régionaux ou ethniques), nous avons fini par être divisés, trahis, démoralisés. Un mouvement national et non partisan tire sa force de sa grande capacité de rassemblement et de mobilisation. Il permet d'avoir une unité d'action. Mais cette unité d’action doit être sous-tendue par une unité de vue.

Le mouvement national peut unifier et mobiliser efficacement le peuple pendant un certain temps. Le pouvoir se sentant menacé par cette unité dans l'action, envoie les chefs des partis tribalistes pour semer la confusion idéologique et la division au sein des masses. La destruction du mouvement national devient ineluctable s’il n'a pas pu construire l'unité de vue. L’unité de vue nourrit et fortifie l'unité d’action. Elle est le fruit de la formation idéologique des cadres du mouvement et de l'éducation politique de la masse des militants et sympathisants. La formation politique nous vaccine contre les dérives tribalistes et nous met à l'abri des manoeuvres de diversion. Le pouvoir néocolonial de Biya encourage la formation de partis ethniques et regionaux pour nous diviser, nous embrouiller et finalement nous décourager de la chose politique. En même temps, il brise tout véritable mouvement national. La dissolution de CAP Liberté le 13 juillet 1991, comme l'interdiction de l'UPC le 13 juillet 1955 par la France entrent dans la même stratégie. Pour contrecarrer cette strategie, les nationalistes doivent s’ateler à la construction d'un nouveau mouvement national camerounais qui va regrouper et unir les camerounais sur une base politique claire en vue de construire une nation forte, unie et démocratique, débarassée du tribalisme, de l'ignorance et de la misère et travaillant pour trouver sa juste place dans la constellation des nations modernes. Ce rassemblement doit se faire sur une base nationaliste, progressiste et anti-néocolonialiste.

La création d'un tel mouvement doit être précédée par un effort d'éducation politique visant à détecter et former les futurs cadres du mouvement. Les Camerounais femmes et hommes qui veulent construire un avenir pour la Nation toute entière sont invités à participer massivement aux cours d'éducation politique organisés par le Réseau des Organisations de la Société Civile (R.O.C.), une organisation non partisane ayant pour mission d'éduquer politiquement les masses et de former les cadres d'associations, de syndicats et autres organisations de la société civile. Le R.O.C. a lancé le programme A.B.C démocratie, étudié dans le cadre des Cercles d'Etudes Sociales du R.O.C. La formation est gratuite et demande juste 2 heures par semaine.

II-                R.O.C. Civil Society Network

Qu'est-ce que le R.O.C.?

 Le R.O.C. est une organisation non partisane visant à promouvoir une participation citoyenne à l'action volontaire à travers l’éducation civique, encourager l'esprit d'association et d’auto-développement dans la société, supporter le developpement d'une societé civile active et organisée.

Profession de foi du R.O.C.

(Ceci est un résumé de la profession de foi. Vous pouvez avoir toute la profession en lisant l’ouvrage entier.)

La démocratie est trop sérieuse pour être laissée aux seuls partis politiques, A ce tournant de notre histoire, il est crucial que nous puissions nous organiser sur une base non partisane. L'avenir de la Nation est en jeu. Nous devons rassembler toutes les énergies patriotiques sans aucune considération. Le R.O.C. entend êre ce cadre idéal.

III-              Appel patriotique aux forces nationalistes et révolutionnaires (résumé)

Aucun changement significatif ne pent provenir du système mis en place par le régime RDPC avec la complicité des anciens RDPCistes qui dirigent les principaux partis d'opposition. L’UPC-Manidem qui portait encore le flambeau de la lutte s’est dissoute dans l’UPC légale, une coquille vidée de sa substance. Dans ce contexte, la tâche principale des nationalistes révolutionnaires kamerunais est de construire un temple pour l’âme du peuple, une organisation nationaliste et révolutionnaire. Pour cela, il faut former des cadres qui posent les bases d'un programme nationaliste, elabore les règles organisationnelles et définit des modes d’opération au sein des masses populaires. Dans un contexte caractérisé par l’inexistence d'une organisation revolutionnaire forte et par la dispersion d'éléments nationalistes, il faut entreprendre un travail préparatoire méthodique. Après la création du noyau, la tâche centrale est celle de recrutement et de formation des cadres. Ensuite, les cadres doivent être présents dans diférentes organisations pour y découvrir les éléments progressistes et pour connaitre les préoccupations des masses. Le R.O.C. se propose de jouer le rôle de l'éducation politique et de formation des cadres nationalistes par le biais de son programme A.B.C. Démocratie.

IV-             Manifeste du Mâatisme (Résumé)

Bien-être et unité

Notre planète devient un village global dans lequel l'Afrique est marginalisée. Mais l'avenir du continent reste plein de promesses. Les Africains malmenés à travers le monde ont la certitude que leur bien-être est conditionné par la capacité à s'unir, à former un bloc solide et puissant dans un environnement essentiellement hostile, d'où le Mâatisme.

Avec l'échec des tentatives d’union des entités africaines définies par les étrangers, le Mâatisme est la seule force qui puisse souder les Africains. Il donne aux africains un idéal élevé et une loyauté plus forte et plus conforme aux exigences du monde modeme. 400 ans de domination ont détruit chez la plupart des Africains le sens de la fierté, le sens de la dignité. Les oppresseurs ont reussi à produire chez les Africains un profond sentiment d’infériorité et une haine de soi. Les Mâatistes entendent redonner aux Africains l'amour d'eux-mêmes et la confiance en eux-mêmes, sans lesquelles aucune grande œuvre humaine n'est possible. Le developpement de la personnalité africaine est une tâche fondamentale des Mâatistes.

L’Afrique, malgré ses richesses, mendie à l'exterieur les moyens de son developpement. Mais elle ne se developpera jamais grâce à l'aide. Les Africains doivent d’abord compter sur eux-mêmes. Ils doivent mettre tout le peuple au travail et se doter des moyens militaires récessaires pour se défendre contre la rapacité des puissances étrangères.