Leçon, L'Europe sous l'influence des deux supergrands
Introduction
Quand la deuxième guerre mondiale s’achève en 1945, l’ONU est créée pour assurer la paix mondiale. Les vainqueurs de la guerre collaborent pour régler la guerre et punir les vaincus. Mais très vite cette collaboration cède la place à la méfiance. En 1947, éclate un autre conflit entre les deux supers grands qui sont sortis de la seconde guerre mondiale. Il s’agit des États-Unis d’Amérique et de la Russie, qui s’est associée plusieurs territoires pour devenir l’URSS (Union des Républiques Socialistes et Soviétiques). La guerre froide est donc la période de tensions internationales opposant les Etats-Unis d’Amérique à l’Union des Républiques Socialistes et Soviétiques. Les deux belligérants ne s’affrontent pas directement, mais par puissances interposées. La guerre commence en 1947 et se déroule sur tous les continents. Il est question ici de parler uniquement de la guerre froide en Europe. Il s’agit de savoir comment les deux supers grands ont influencé l’Europe.
I- Au plan politique
1- Le rideau de fer et la politique d’endiguement du communisme.
Le 5 mars 1946, le premier ministre anglais Winston Churchill se rend aux Etats-Unis d’Amérique et dénonce l’impérialisme soviétique sur l’Europe de l’Est et centrale. Il parle d’un rideau de fer qui divise l’Europe en deux. Le président des Etats-Unis d’Amérique Harry Truman décide de la politique d’endiguement du communisme, qui consiste à arrêter la progression soviétique en Europe.
2- La formation des blocs
En 1947, les Etats-Unis proposent le plan Marshall aux pays européens pour se reconstruire. Les pays qui acceptent l’aide étasunienne forment le bloc de l’Ouest, ou le Bloc capitaliste. Les pays européens qui refusent l’aide se joignent à l’URSS pour former le bloc de l’Est, encore appelé bloc communiste. Chaque bloc s’organise pour remporter la victoire dans l’épreuve de force qui les oppose.
3- Le Blocus de Berlin
Quand l’Allemagne perd la seconde guerre mondiale, les vainqueurs décident de la diviser en quatre zones, chaque zone est influencée par l’un de ces pays : La France, l’Angleterre, l’URSS et les Etats-Unis d’Amérique. En 1948, la France, l’Angleterre et les Etats-Unis d’Amérique unissent leurs parties d’Allemagne pour former la trizone. Pour réagir à la trizone, l’URSS décide de couper les communications routières et ferroviaires entre les secteurs occidentaux de Berlin et le reste de l’Allemagne occidentale, ceci pour obliger le bloc de l’Ouest à mettre fin à la trizone. Les Etats-Unis ripostent en organisant un impressionnant « pont aérien » pour ravitailler leur partie de la capitale Berlin. Du 28 juin 1948 au 12 mai 1949, 380 avions font 275.000 voyages et transportent 1.500.000 tonnes de marchandises pour la population berlinoise de l’Ouest. Constatant leur échec, les soviétiques lèvent le blocus le 12 mai 1949.
4- La création de la RFA et de la RDA
Avec l’échec du blocus de Berlin en 1949, l’URSS transforme sa part d’Allemagne en République Démocratique Allemande. La même année, les Etats-Unis d’Amérique, l’Angleterre et la France transforment leur trizone en République Fédérale Allemande.
5- La construction du mur de Berlin
En 1961, l’URSS décide de construire un grand mur qui divise les deux Allemagnes, empêchant les habitants d’une Allemagne de se déplacer vers une autre Allemagne : C’est le mur de Berlin. Les deux Allemagnes pratiquent deux systèmes différents, l’une est capitaliste et l’autre est communiste. En 1989 la destruction de ce mur de Berlin permet la réunification des 2 Allemagnes, et marque la fin de la guerre froide.
II- Au plan économique
1- Le plan Marshall et le plan Jdanov
Craignant que la misère où se trouvent les européens après la deuxième guerre mondiale ne les pousse à basculer dans le communisme comme beaucoup de pays d’Europe de l’Est, les Etats-Unis d’Amérique proposent en 1947 une aide de reconstruction de 13 milliards de dollars sous forme d’aide et de prêts appelé le plan Marshall, lié au secrétaire d’Etat étasunien Georges Marshall. La condition est que les pays qui acceptent l’aide s’unissent en une grande communauté financière, et exprime leur opposition au communisme. La même année, l’URSS réagit et met sur pied le plan Jdanov, qui est aussi un plan d’aide pour la reconstruction des pays communistes. Le plan Marshall marque le début de la guerre froide.
2- L’OECE et le CAEM
Le 16 avril 1948, les 16 pays ayant accepté le plan Marshall s’unissent pour former l’Organisation Européenne de Coopération Economique (OCCE), à l’initiative des Etats-Unis d’Amérique. L’URSS réagit et met sur pied le Conseil d’Aide Economique Mutuel (CAEM) en janvier 1949, qui vise à favoriser l’intégration des diverses économies des pays de l’Europe de l’Est.
III- L’affrontement entre les blocs
1- L’OTAN et le pacte de Varsovie
Les pays de l’ouest mettent sur pied l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en avril 1949. C’est un traité militaire visant la protection des pays du bloc de l’Ouest. Le bloc de l’Est réagit et met sur pied le pacte de Varsovie, qui est aussi un accord militaire défensif visant à protéger militairement les pays du bloc communiste.
2- L’éviction des communistes en Grèce
En Grèce, une guerre civile oppose les communistes dirigés par le général Markos aux forces gouvernementales entre 1947 et 1949. Les Etats-Unis d’Amérique et l’Angleterre viennent en aide au gouvernement, et les communistes sont vaincus en 1949. C’est le véritable coup d’envoi de la guerre froide.
3- Le coup de Prague
En 1948, les communistes de Tchécoslovaquie, soutenus par l’URSS, évincent les bourgeois et s’emparent du pouvoir. La Tchécoslovaquie bascule dans le camp communiste.
IV- L’orientation afro-centrée du cours
Cette partie n’entre pas dans les programmes officiels des pays africains qui enseignent cette leçon à leurs apprenants. Mais il est utile aux apprenants de comprendre la lecture à faire de chaque leçon qu’on leur enseigne, en tant qu’Africain et non en tant qu’un sous-produit de l’Europe. A l’examen ils ne seront donc pas évalués sur cette partie. Chaque peuple a sa manière de présenter les événements, et de savoir comment ces événements doivent lui parvenir. Il s’agit de la lecture africaine des événements. L’orientation afro-centrée est capitale partout pour mieux comprendre le monde par l’Afrique. Dans le cours proprement dit, nous avons fait l’effort au maximum d’étudier les événements selon une vision afro-centrée. Mais il est nécessaire de consacrer toute une partie du cours à cela.
1- La nature belliqueuse de la race aryenne
La race blanche est une race fondamentalement guerrière. Toute son histoire n’est qu’une histoire de guerre. Les horreurs d’une guerre ne l’empêchent pas de déclencher une nouvelle. Les Africains, qui se battent contre l’impérialisme occidental, doivent comprendre cette nature belliqueuse de leur adversaire. Cheikh Anta Diop précisait déjà les deux socles de civilisation, en insistant sur le fait que les steppes eurasiatiques, la dureté de la vie ont façonné un être cruel, guerrier, contrairement aux régions sudiques où la facilité de la vie a façonné un type d’homme pieux, qui a horreur de la guerre. Notre défaite facile face à l’occident est liée à ce fait. Nous avons la guerre en horreur, contrairement à l’occident dont l’histoire n’est qu’une succession de guerres. Et que faut-il faire ? Frantz Fanon disait que notre tort est d’avoir cru que l’ennemi avait perdu de sa nocivité et de sa combativité. Dans un monde de loups, la brebis n’a pas sa place. La brebis est tout simplement un repas. Nous devons cesser de devenir les repas des autres peuples. Nous devons changer notre nature. Nous devons hurler plus fort que les loups, nous devons devenir des loups pour survivre dans un monde de loups. Nous devons devenir nous aussi des guerriers.
2- Les forts ne s’affrontent pas
Pendant la guerre froide, les Etats-Unis et l’URSS ne se sont jamais affrontés directement, pour une seule raison : Les deux avaient presque les mêmes forces et savaient qu’une guerre ouverte devait les affaiblir tous les deux. Chacun avait peur de l’autre. Ce sont les Etats faibles qui se sont entretués au compte de l’un ou l’autre camp. Les Africains doivent devenir forts. Ils doivent maitriser la technologie et la science qui fait la force des nations. Nous n’avons plus le choix. Notre priorité des priorités est d’acquérir cette technologie et cette science. Le reste est secondaire. C’est le défaut de cette technologie et cette science qui a occasionné notre défaite, et c’est ce défaut qui nous maintient dans la situation actuelle. Cheikh Anta Diop disait encore : « Armez-vous de science jusqu’aux dents ». La Corée du Nord qui est comme une province de nos pays parle fort aux Etats-Unis d’Amérique et à toutes les puissances, parce que la Corée du Nord a maitrisé cette technologie et cette science, qui lui ont permis de fabriquer sa bombe atomique. Les Etats-Unis d’Amérique ont peur de l’affronter parce qu’elle est forte militairement, avec sa bombe atomique. Ceux qui veulent concentrer le combat des africains dans le seul domaine de la religion ou le domaine culturel sont en train de perdre le continent. Frantz Fanon a prouvé que la culture ne peut jamais s’épanouir en situation de domination. Dans la domination, la culture meurt et se dénature. Seule la liberté peut permettre de façonner et orienter une culture ou une religion. Et cette liberté, seules la politique et la techno-science nous rendra. L’urgence du combat africain actuellement est dans les deux domaines.
Conclusion
Pendant la guerre froide, les deux super-grands ont influencé la scène politique et économique de l’Europe. Les deux ne se sont pas affrontés directement à cause de l’équilibre des forces et la peur mutuelle. Au sortir de cette guerre, le camp communiste est vaincu, et les Etats-Unis deviennent l’hyperpuissance mondiale. Elle renverse le reste de régimes communistes européens et installe partout le capitalisme en Europe. Mais les Etats-Unis d’Amérique ne sont plus l’hyperpuissance mondiale. Le monde est actuellement multipolaire. Une nouvelle guerre froide actuellement est entrain de reconfigurer le monde.